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En tous soins, en tous sensUn toucher messager
 

En tous soins, en tous sens

 

Un toucher messager

Qualité du soin
Un accueil à la hauteur
Installation respectueuse<br>du développement physique et psychomoteur
Une écoute véritable
Une parole vraie
Un toucher messager
Accompagnement de bébé dans le lien parental

Joindre le geste à la parole ! Le toucher est le moyen de communication par excellence. IL est un dialogue " multi - sensoriel " intime avec la personne touchée.

NOUS SOMMES TOUCHES PAR TOUS LES SENS !

Un tableau, une senteur, un goût, une parole, et même une pensée qui s'affiche inconsciemment dans une attitude, peuvent nous toucher. Ces contacts sensoriels, même distants, éveillent des sensations, réveillent nos émotions.

Le corps est la concrétisation de tout notre être intime. Nous, les adultes, ne savons plus bien décoder, ce que bébé lui, saisit en direct, très profondément par tous ses sens, en particulier, voire en totalité, par le toucher.

La vie de bébé n'est faite que de ces contacts sensoriels " physiques " qui transitent par, et au travers, de son enveloppe corporelle, SA PEAU, pour résonner au niveau de ses enveloppes psychiques, en " édification ". Ainsi nous pouvons comprendre combien chaque approche du nouveau-né, quelle qu'elle soit, est un '' toucher - message - relationnel - intime '' très délicat à aborder, et à réaliser.

Toute manipulation, tout contact avec un bébé, doit être ferme et doux, attentifs, regroupant.

Bébé doit toujours se sentir contenu, sécurisé, dans des gestes enveloppants, respectueux de sa personne psychophysique, aussi bien que du temps d'adaptation dont il a tant besoin.

Tout changement de situation, doit être prévenu, voire " ritualisé ", en toutes circonstances nous devons prévenir le contact, déjà par la voix qui avertit bébé de notre présence, qui l'éveille.

Le toucher établit le contact, en posant délicatement une main à chacune de ses extrémités, par exemple. Notre pensée est totalement concentrée sur le nouveau-né.

Le bébé se trouve ainsi rassemblé, interpellé dans sa globalité reconstituée.

IL FAIT CORPS ! IL FAIT FACE !

Le nouveau-né doit être disponible. Si le soin est incontournable, il faut exprimer notre compréhension de sa " rouspétance " contre ce dérangement, notre impossibilité de faire autrement, et notre désir de le " sollicité " le moins possible.

Bquitté avec les mêmes précautions, se rendormira rassemblé, en total sécurité, en intégrant, certes le dérangement, l’agression, la douleur, mais également, l’esprit dans lequel ce soin pas forcément agréable lui a été prodigué.

Sur le plan physique,
ces précautions évitent ou limitent les douleurs de quelques contractures, ou mauvaises positions acquises in ou hors utero, permettent d' intégrer un nouvel équilibre dans ce monde de pesanteur, ou bien encore, de palier aux risques d'accidents vasculaires.

En effet, le système vasculaire du nouveau-né, surtout celui du prématuré, n'ayant pas acquit sa tonicité normale, est incapable de répartir la masse sanguine. Lors d'un retournement un peu rapide, cette masse sanguine afflue brutalement dans une zone pas toujours préparée à l'accueillir, d'où risques majeurs de ruptures vasculaires, et d'hémorragies, notamment au niveau cérébral. Elles lui permettent donc, aussi, un meilleur investissement de son corps physique.

Bébé découvre " son dedans ", la sensibilité, la fonctionnalité, la mobilité, et la motricité aérienne, d'une unité corporelle globalisée, bien limitée. La pleine conscience de ce dedans, de cette unité corporelle, favorise l'investissement de l'espace " dehors ", donc l'évolution vers l'âge adulte.

Sur le plan psychique,
bébé apprend à investir psychologiquement son corps, à le concevoir dans tout son espace intérieur, comme une source potentielle de sensations agréables, utiles et plaisantes, et non pas comme une source strictement traumatisante, qu'il vaut mieux oublier, en partie ou dans sa totalité. Il apprend à investir psychologiquement ce " dehors ", ce nouveau monde parfois si étrange, si " morcelant ", si douloureux et angoissant, comme étant lui aussi porteur potentiel d'agréables sensations, de chaleureuses relations hors du groupe vital parental, découvertes qui donnent envie de l'explorer. Il est indispensable d'insister sur les psychopathologies précoces, de plus en plus fréquentes, décrites chez de très jeunes enfants, certainement apparues à cause de l'absence d'un rééquilibrage constant, attentif et conscient, de toutes les agressions (thérapeutiquement légitimes) dont ils furent les " victimes ".

Nous savons désormais que notre fonction relais auprès de bébé, est aussi, de l'aider à accepter son corps, jusque dans les agressions multiples, afin qu'il garde confiance, et puisse construire un ancrage psychophysique suffisamment solide pour faire face aux aléas de la vie.

Le toucher est un message relationnel de tous les instants : qui peut être décliné sur plusieurs modes.

Le toucher est dans le geste thérapeutique

Aiguilles, sondes, thermomètres, sont autant d'atteintes, de violations du droit à l' " intégrité corporelle " de bébé.

Un soin d'yeux, de bouche, la prise de température, une toilette trop vive, trop rapide, … peuvent être pour le bébé, plus traumatisants qu'une prise de sang exécutée respectueusement.

Un soin, quel qu'il soit, sera expliqué, la zone du soin sera d'abord investie avec douceur, l'acte commenté jusqu'au bout, bébé félicité de sa patience, de son courage. Pourquoi ne pas citer la fierté de ses parents d'avoir un tel bébé?

Le toucher est dans chaque geste " quotidien "

La toilette, le change, sont des instants privilégiés car propices à des " soins relations " plus spéciaux, un savonnage doux, caressant, un graissage du corps, ou simplement des membres. Bébé apprécie particulièrement le contact avec les plantes de pieds, et l'application d'huile sur l'abdomen, peut être agréable aussi bien qu'utile. Cette toilette peut être l'occasion de corriger quelques mauvaises positions, en assouplissant certains muscles, ou en stimulant certains autres, ou bien encore l'occasion d'une petite conversation intime.

Mais n'oublions pas la prise de contact, la délicatesse de nos gestes, l'accompagnement du corps de bébé absolument nécessaire par exemple, dans le portage jusqu'au bain, à l'entrée et à la sortie du bain, dans le bain, sur la balance où bébé est lâché sur une surface dure et froide, souvent sous des éclairages puissants. La toilette est en réalité une succession de changements de situations très délicate à réaliser.

L'hygiène est bien sûr absolument nécessaire, surtout en milieu hospitalier. Mais est-il systématiquement bien judicieux, de récurer bébé, dès sa naissance, des pieds à la tête, surtout sa tête si douloureuse ! Que sommes nous devenus pour être à ce point dégoûtés par du vernix ou quelques mucosités " originelles "? Sans le vouloir, j'ai souvent eu l'impression de lancer une bouée à certains nouveau-nés, rien qu'avec ses mots : " Tu sens encore le ventre de maman !…". Ils se blottissaient contre moi comme " lover " dans le délicieux souvenir de ces " substances fœto-maternelles existentielles".

Le déshabillage, est un geste bien moins anodin qu'il n'y paraît, car il simule la perte des enveloppes protectrices, il fait revivre sa naissance au bébé, ce qui peut rendre ce moment très pénible. Aussi le bébé sera-t-il d'abord touché, au travers de ses vêtements, et le déshabillage fait en préservant le plus possible le contact avec son corps.

Le " portage " de bébé ; celui ci doit être tenu près du corps bien cerné par les bras, il doit se sentir en sécurité, et non pas en équilibre instable, paraissant toujours en instance de tomber, ou saisi par une seule partie de son corps. Ainsi l’attitude des mamans dans leur façon de porter leur bébé est très significative de la relation qu’elles entretiennent avec lui, dans ces instants difficiles, pour elle aussi. IL peut être bon de préciser que ce portage doit préserver les bonnes positions du bébé, par exemple essayons de rassembler les jambes en " petit indien " au lieu de les laisser s’écarter en grenouille, comme elles le seraient sur le plan du lit. Un bébé plus grand, peut être porté le dos calé par un corps relais, une main placée en siège, l’autre sécurisant la face antérieure de son propre corps. Cette position lui permet de s’intéresser, en toute tranquillité, à son environnement. Ce portage, peut être complété par un bercement, qui reproduit l’apesanteur utérine et aide bébé à développer son sens de l’équilibre sur terre.

Donner un biberon, c’est aussi veiller à ce que bébé ait une bonne position de sa nuque. Si la tête est rejetée en arrière, la langue, en particulier, le sera aussi, elle aura tendance à coller au palais et deviendra difficile à mobiliser. Comment, dans ces conditions faire un bon apprentissage de la tété ?

L' auscultations ! Comment peut on faire un " bilan fiable " avec un bébé qui hurle, gigote dans tous les sens, s'immobilise tout crispé, ou n'a pas le temps d'enregistrer ce qui lui est demandé ?…

Ce toucher message relationnel dans le geste quotidien, est une révélation, chaque fois unique pour le soignant, qui veillera à donner à bébé le temps d’intégrer les sensations, l’attention, l’intention affectueuse, sincère et respectueuse qui l’habite, dans le désir ou la nécessité de cette relation. Ce temps d’intégration est capital pour le nouveau-né qui met parfois un peu de temps à s’apprivoiser dans ces nouveaux comportements, selon son déjà vécu, mais qui s’y abandonne ensuite très bien, au point d’en redemander !

Il est si important de multiplier ces moments de toucher message relationnel, en dehors des nécessités des soins thérapeutiques ou des soins quotidiens, que certains services en ont fait un sujet de colloque, d’autres l’ont même instauré comme soin à part entière, réalisé plusieurs fois dans la journée !

Comme il sera toucher, bébé touchera,comme il sera respecté, bébé respectera,
comme il se sentira aimé et aimable dans cette relation, bébé aimera.

Le toucher message relationnel devient instrument de soin,

Il devient un soin communément appelé " massage "

Les soignants '' para médicaux '' ont pris l'habitude, d'utiliser le terme de '' massage ''.

''Massage '', est un terme médical, désignant un acte médical, pratiqué par les auxiliaires médicaux : les kinésithérapeutes, les masseurs - kinésithérapeutes. Eux seuls peuvent se permettre de pratiquer de vrais " massages thérapeutiques ".

Précisons encore, que malgré les formations qui nous sensibilisent à ces soins corporels, à ce " toucher massage, soin relationnel ", et nous donnent quelques conseils basiques, nous devons rester très prudents dans nos actions, et ne pas tenter de mettre en pratique quelques techniques lues dans un livre sans autre apprentissage sérieux.

La sensibilité de bébé est trop " fine ", pour que nous nous permettions de faire n'importe quoi, n'importe comment !

C'est prendre de gros risques pour le bébé, ou alors c'est que nous ne croyons pas vraiment à l'efficacité de ces techniques. Dans ce cas mieux vaut s'abstenir.

Pour être convaincu de l’importance du soin " toucher ", revoyons l’ " essentialité " du rôle de la peau du fœtus. Cette enveloppe épidermique corporelle, toujours tellement contenue, toujours tellement caressée, toujours tellement bercée par le liquide amniotique, est extrêmement prompte à capter puis à propagée toute vibration, toute résonance.

Un vrai " tam-tam fœtal " !

Elle est touchée par la vibration des mots, par la puissance des émotions, quant au pouvoir du " peau à peau ", il peut être si profond, si intime, que certaines sociétés l'on rendu tabou, sans penser aux problèmes qui pourraient en résulter , tant se couper de ce contact corporel, peut aboutir à se couper de ses émotions, à s'isoler de la vie !

Nous avons vu pourquoi, et en quoi, le toucher pourra aider bébé à mieux être dans sa peau, dans son corps, dans sa tête ! Pour être vraiment bénéfique, ce toucher soin relationnel devra respecter certains rituels.

Ce toucher " massage " est une vraie cérémonie.

Le soignant doit avant tout déterminer quel type de séance il doit adopter, " Bébé fragile de réa. ", " bébé stabilisé ", " bébé convalescent ". Vidéo Grenoble

Ensuite trouver un endroit tranquille et chaud, où s’isoler, s’assurer que l’on ne risque pas d’être interrompus, et que bébé aura un peu de temps après son soin, pour s’imprégner des sensations.

Se munir d’une huile ou d’une crème réchauffée qui aidera les mains à mieux se mouvoir avec le corps de bébé.

Une petite musique , une senteur agréable peuvent être appréciées.

Prévoir du linge, de quoi changer bébé qui se laisse souvent aller dans la détente. Prévoir aussi, du savon et de l’eau chaude (parfois le massage est complété d’un bain), des électrodes, pour replacer bébé sous bonne surveillance, un lange pour le maintenir dans son bien être, … que ces gestes " retour au quotidien " fassent partie du soin…

S'installer tous deux très confortablement.

Etablir un contrat, en prévenant le bébé de se qui va se passer, et surtout qu'il peut signifier à tous moment son désir d'arrêter, si déjà il est d'accord pour ce soin.

Le toucher " massage " commence dès sa préparation, dès les premières paroles. Si bébé est habillé, le déshabillage fait parti du soin " massage ". Le contact se fera alors au travers de ses vêtements d'abord, qui seront enlevés un à un, par des gestes doux et enveloppants, prémices de l'entrée au cœur de la relation.

Le geste est continu, doux mais ferme, et garde toujours un point contact entre le masseur et le massé. Il doit être lent, le plus lent possible, chacun répété au moins trois fois aussi lentement, pour permettre une bonne intégration des sensations. Il est impératif de respecter les réticences, par exemple, si un bras refuse de s'allonger, n'insistons pas, c'est peu à peu que bébé acceptera de se détendre et de ''s'ouvrir ''. Si nous veillons à toujours bien réunifier bébé après chaque attention accordée à une partie de son corps, par des enveloppements complets réguliers, il comprendra qu'il n'y a aucun danger pour lui à s'ouvrir dans cette relation, à s'ouvrir au monde, à sortir de son cocon.

Gardons un soupçon de professionnalisme, et profitons de ce soin pour rechercher la détente de la chaîne musculaire dorsale surtout, qui est la première à se rétracter chez ces nouveau-nés si prompts à se " contorsionner " dans leurs lits. Profitons des instants d'ouverture des bras pour assouplir les épaules, la nuque, profitons des instants de rassemblement pour arrondir ce dos en position fœtale, d'un allongement du corps pour vérifier la souplesse abdominale …

Mais en règle générale, il suffit de nous laisser guider par notre désir de " connexion ", notre plaisir dans cette relation respectueuse, qui saura très vite reconnaître celui de notre petit partenaire, même si au début il peut nous être difficile de faire la part des choses, entre un bébé qui pleure pour refuser d'aller plus loin, ou simplement, pour libérer ses émotions.

La lenteur du geste deviendra immobilité regroupante, signifiant la fin de la séance. Bébé enveloppé dans un lange avec douceur, est laissé tranquille, au calme, quelques instants, afin de lui permettre d'intégrer les sensations, et de mieux profiter de cette expérience positive.

Voilà ma pratique et les informations que je donne aux parents, car il est recommander que ce toucher devienne très vite une histoire familiale ! De plus, qui peut avoir plus d'intuitions dans la conduite de cette relation, que la mère ou le père de bébé ?

Un mot sur l'interruption d'urgence,

Bébé est toujours quitter en douceur, regroupé, dans un mouvement enveloppant, sinon langé, du moins bien recouvert, qu'il puisse bénéficier quand même de tout le début du soin. Il peut être bon de lui exprimer verbalement notre regret de devoir écourter cette relation , pour urgence extérieure.

Un mot sur les produits dits de " massages "

La peau de bébé est sensible et très absorbante, certains produits peuvent se révéler très nocifs. L'alcool par exemple a été exclue de toute les préparations même pour les soins externes, les huiles essentielles trop pures, ne seraient pas utilisable avant l'âge de 3 mois ?, d'autre sont dits allergisants, …

Ainsi, il sera bon de n'employer que des produits ayant fait leurs preuves.

Cela dit, des études ont été faites, qui concluent que des bébés prématurés massés avec certaines huiles, se seraient mieux développés et mieux équilibrés biologiquement parlant. Cette particularité de la peau de bébé pourrait donc être utilisée à son profit, mais il nous reste sans doute encore beaucoup à apprendre en ce domaine.

Le toucher message relationnel devient un soin " reconnaissance corporelle "

J’ai remarqué en réanimation, combien certains bébés éprouvaient le besoin de faire comme un bilan. Les mains détachées systématiquement pendant les soins, se portaient de suite au visage, les doigts se posaient sur la sonde d’intubation. Tout en incitant à une certaine prudence, j’expliquais au bébé que ce tuyau qu’il touchait, était là, dans son nez, pour l’aider à respirer, mais que bientôt il se débrouillerait tout seul, et qu’alors, les médecins décideraient de l’enlever. A ma grande surprise, au début, je voyais les petits pulpes des doigts, glisser doucement vers la bouche, et se poser tout aussi délicatement sur la sonde gastrique, parfois même avec un léger " tapotement ". Le regard éveillé mais pensif, concentré sur une réflexion intérieure. Ces bébés semblaient tout entier dans l’attente de l’explication suivante, qui ne tardait pas à venir bien sûr. Ainsi, je prenais l'habitude de faire des explorations " reconnaissance du corps ", amenant les mains à en toucher différentes parties, surtout pour le visage, les yeux, le nez, le front, ou à citer les zones que les bébés touchaient d'eux-mêmes, sans oublier d'inclure la zone '' tuyau '', en précisant que cette partie là, ne serait bientôt plus. Je relâchais encore plus les attaches de sécurité, afin de leurs permettre le maximum d'explorations. J'avoue que le comportement de ces bébés m'a donné à penser que la sensation de leurs propre corps était quelque chose de bien pour eux. C'est ainsi que j'ai pris conscience de L'indispensable attention à porter au corps de bébé, pour son plus grand bien physique et psychique. Souvenez vous combien l'un et l'autre sont indissociables pour une évolution positive de cet adulte en construction.

Pour moi, ce toucher ‘’ reconnaissance du corps ‘’, est une sorte de fixation sensorielle des limites qui resteront, de celles qu’il devra quitter, comme à la naissance il a du quitter les limites du corps de sa mère. Ce sont des étapes absolument normales et " naturellement " nécessaires, mais extrêmement plus déstabilisantes et douloureuses, quand bébé n’y a pas été préparé.

Le toucher message relationnel devient un soin " réhabilitation corporelle "

Au delà de cette reconnaissance des limites corporelles, et des ses sensations, il faut se montrer vigilant quant à certaines zones du corps, régulièrement traumatisées. Elles seraient soit, désinvesties parce que génératrices de douleurs , de peurs, d'angoisses, trop dures à gérer, soit, systématiquement investies comme zones de psycho - somatisations, qui projettent bébé dans le cercle infernal de maladies symptomatiques difficiles à guérir.

Cette " réhabilitation corporelle " est un réinvestissement immédiat des zones traumatisées, des zones de prises de sang, pansements …, en zones pouvant, aussi, apporter d'agréables sensations. Une simple application douce d'une main chaleureuse, des caresses sur la zone agressée, un câlin dans les bras, une tétine, une petite musique relaxante, une senteur agréable …, accommodés d'un compliment verbal, sont toujours les bienvenus, mais surtout, surtout, pensons à toujours laisser le bébé bien " lové ", bien regroupé, voir même recouvert un peu serré, qu'il se retrouve dans ses limites.

Une mère venue nous saluer, quelques cinq années plus tard, nous disait que tout allait parfaitement bien, sauf, qu’elle devait faire très attention de ne pas saisir sa fille par les poignets. Cela déclenchait des crises de pleurs paniques incontrôlables. Les attaches ? les prise de sang ? Les deux peut-être ? Une autre évitait de montrer à sa fille, alors âgée de huit ans, des photos d’elle en couveuse, cela la faisait pleurer ! Quels messages traumatiques avait-elle bien pu mémoriser durant son hospitalisation.

Le toucher message relationnel devient un soin " kinésithérapeutique "

Quand il s'agit, pour le soignant, de renouveler de petits gestes utiles à bébé, mais toujours supervisés par le kinésithérapeute, " thérapeute tactile " par excellence.

Le toucher message relationnel devient un soin kinesthésique,

"La kinesthésie est la sensibilité nerveuse consciente concernant les muscles, leur position, leur tension, leur mouvement ". Il est extraordinaire de constater l'étonnement de bébé devant les possibilités que lui offre un corps de jours en jours mieux intégré, de jours en jours plus évolué.

Bébé rentre très facilement dans le jeu d'une petite gymnastique ''dirigée '', il apprécie les bons positionnements, et les instants de verticalisation qui lui permettent d'expérimenter, d'exprimer sa motricité volontaire.

Encore récemment, j’ai assister à une scène très émouvante. Après avoir enlevé un pansement qui immobilisait son bras en position étirée, et l’avoir légèrement massé, j’asseyais une petite fille dans son lit, la soutenait au niveau de la nuque, comme nous l’explique le docteur A. Grenier, dans son étude sur la " motricité libérée ". De ma main droite, je rassemblais ses deux mains, et les mobilisais devant son visage, lui expliquant, en gros, que désormais elle était libre des deux côté pareille. Je laissais les mains reposer, tout en continuant à commenter de temps à autre, ce qu’elle me semblait exprimer.
Quelle ne fut pas ma surprise de voir ses deux petites mains se soulever, se rejoindre devant sa poitrine, comme dans un geste de prière. Tout son visage semblait attentif, presque étonné, son regard très pensif fixait leur va et vient lent et légèrement saccadé, toute entière pénétrée des sensations que lui procurait le frottement de ses deux paumes, jusqu’au bouts de ses petits doigts tendus.
Mes paroles s’effacèrent, donnant de tant à autre quelques encouragements ? selon ce que je ressentais de sa propre interrogation. Cette petite fille, prématurée, pesait à peine plus d’un kilo et demi, et n’était pas encore arrivée à son terme !

Ce toucher kinesthésique permet à bébé de faire l'expérience de son corps, et de son espace, et aux muscles de se fortifier et tonifier. Il rejoint ce que le DR. ALBERT GRENIER appelle " La motricité libérée ".