" Un enfant qui n'est pas accueilli comme tout être le mérite,
cet enfant là est dors et déjà un handicapé dans
l'existence. ",
Jean Pierre RELIER " L'aimer avant qu'il naisse ".
Attitude du soignant
IL
s'agit pour le soignant, de saluer son arrivée dans notre monde,
en lui exprimant la joie, le bonheur qu'elle nous donne, malgré les instants
douloureux qu'il vient de traverser, les contrariétés qu'il devra
sans doute encore affronter, les sentiments parfois mitigés et l'agitation
ambiante qu'il peut capter.
Il
s'agit de lui permettre de se rassurer en retrouvant, calme, chaleur, limites,
en le resituant rapidement dans l'histoire de sa naissance, en le reliant verbalement
à sa mère, qui pense très fort à lui, qui viendra
très bientôt le voir, et s'occupera de lui le plus souvent possible,
à son père, qui lui, devrait pouvoir être présent
très vite.
C'est aussi le manipuler avec douceur, rassemblé, limité, par
un " corps relais ", qu'il se sente " contenu ", et non
pas en déséquilibre dans un espace inconnu, toujours en instance
d'être lâché, et de revivre la terrifiante chute de sa naissance
!
Il s'agit d'accueillir, chaque jour, chaque instant partagé,
dans la joie de sa présence, la joie de la relation,
quelques soient les apparences, tout au long de son séjour.
Un environnement adapté
La
chambre individuelle permet de préserver l'intimité familiale,
surtout si certaines plus spacieuses, offre la possibilité de regrouper
les frères et surs. L'idéal, serait qu'elle soit conçue
pour faciliter l'accès aux branchements, au matériel de surveillance,
que la couveuse tout comme la baignoire, soient accessibles des deux côtés,
pour certains soins, ou pour l'apprentissage des parents.
Certains
services, possèdent une petite rampe chauffante orientable,
au dessus de la table de change, permettant ainsi une auscultation minutieuse
et tranquille, ou encore de prolonger le bain, par un massage (/ex.), sans risque
d'hypothermie.
Sa conception doit rester " stricte ", pour permettre une hygiène
maximale !
Couveuses,
berceaux chauffants, doivent toujours être maintenus chauds
et propres, une coulée de lait, de liquide de perfusion ou autre, devient
vite un réservoir microbiens, les draps mouillés d'urine, de vomissures,
ou des couches trop souillées, refroidissent en s'évaporant et
font chuter la température de bébé.
En berceau, bébé est habillé
et couvert correctement, couettes et habits, peuvent être réchauffés.
Quelque soit le
mode de couchage, habillé, perfusé, oxygéné... ou pas, bébé est installé
en bonne position dans son lit, et l’apparition
de mauvaises attitudes est surveillée
en toutes circonstances.
Les yeux, très fragiles,
doivent être protégés des lumières fortes, si on ne peut éviter de les
allumer. Il est utile d’insister sur la douleur engendrée par ces
lumières, auxquelles l’œil de bébé n’est pas encore habitué. On peut
toujours prévoir un petit linge, posé sur la couveuse, ou sur le côté
d’une lumière bleu, qui permettra de préserver également les yeux du
voisin.
Un éclairage doux,
indirect, fait de plusieurs sources lumineuses, est paraît–il préférable
à ces grands néons, juste au dessus des couveuses. Une petite lampe orientable,
bien placée, procurerait un éclairage d’à point correct pour la surveillance,
ou des soins plus spécifiques, tout en évitant de " leur en mettre plein
les yeux ".
Outre le stress douloureux,
ces zones de luminosité intense provoquent une sur-stimulation pouvant aboutir
à une focalisation exclusive, empêchant tout autre apprentissage, ou concentration
d’énergie, sur le vrai problème de santé par exemple.
Un petit jouet aux couleurs vives
et contrastées, peut-être mis dans la couveuse, ou le berceau, placé bien entendu
dans la ligne de son regard de préférence. Les lignes de contrastes (noire / blanc /ex.),
procureraient d’agréables sensations, d’après certaines études.
Des photos de famille, les dessins
des aînés, ornent les murs, et une attention particulière sera portée aux " objets "
personnels de bébé.
Ses oreilles doivent être préservées
des bruits stressants. L’ambiance des lieux doit être calme, " confiante ", mais pas
forcément silencieuse. Bébé a baigné, depuis sa création, dans l’ambiance bruyante
du ventre de sa mère, il a besoin de sentir une certaine activité, une présence
tranquille autour de lui.
Soyons vigilants quant à nos ambiances
intérieures aussi bien qu’extérieures. Positive ou négative, une trop grande excitation
est stressante pour le bébé qui, n’en ressentant d’emblée que la soudaineté, l’intensité,
ou la charge émotionnelle, parfois insoutenable, bataille à trouver ses marques dans
cette agitation, cette dispersion de stimulations rendues difficilement décryptables.
Des K 7, enregistrées d’une musiques,
souvent écoutées pendant la grossesse /ex., ou de la voix des parents, de celles des
frères et sœurs, témoignent de la constance de leurs présences auprès du bébé.
Les petites musiques " chuchotées, un peu rythmées " sont très appréciées,
sans doute parce qu’elles rappellent les bruits et les rythmes du cœur et du
corps de maman.
Cependant évitons de transformer la
couveuse en caisse de résonance ! les boîtes à musique, trop sonores sont laissées en
dehors (de la couveuse)…Méfions nous également de ces musiques " fond sonore " continuels
qui en tuent ses bienfaits par " habituation précoce ".
Pensons Là aussi, au lange par exemple,
qui, placé dessus une couveuse, peut amortir l’impact des objets que l’on y pose, si
l’on ne peut éviter de les poser. Les pousse – seringues et les scopes aux alarmes,
encore trop souvent stridentes, sont éloignés, les portes sont fermées en douceur.
Son nez, lui aussi sera préservé des
odeurs parfois tenaces, désagréables, ou même nocives, par l’attention portée à tous
les produits utilisés soit pour le nettoyage des couveuses, soit pour ses propres
soins.
Un grand mouchoir imprégner de l’odeur
de maman, placé près du nez, rassure bébé, en recréant un repère maternel.
Citons des expériences faites sur
le développement olfactif. Certaines senteurs auraient des effets très spécifiques
sur bébé, ainsi une odeur de vanille mémorisée et proposée lors d’un soin " désagréable ",
aurait pouvoir d’apaiser, de rassurer… pourrait-on bientôt envisager d’avoir des chambres
qui sentent autre chose que " l’hôpital " ?
La sucette , est un objet capital, qui doit faire partie de l'environnement
du bébé isolé. Généralement faite d'une tétine
de biberon,
- elle simule le sein de maman,
- elle entretient le réflexe de succion des bébés gavés,
- elle leur permet de mieux digérer, en restituant l'étape salivaire de la digestion,
- elle rassemble bébé autour d'une zone, "ancrage" sensorielle, essentielle, LA BOUCHE,
- elle permet un auto-massage des éléments crâniens, bien malmenés à la naissance.
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